L’élection présidentielle américaine influence les taux ?
BAROMÈTRE MENSUEL DU CRÉDIT IMMOBILIER : Après plusieurs mois de baisse, les taux des crédits immobiliers devraient augmenter. En cause, le regain d’incertitude économique qui a fait bondir les rendements des obligations souveraines.
Inversion de la courbe !
Après plusieurs mois consécutifs de baisse, les taux des crédits immobiliers devraient remonter dans les semaines à venir, selon la troisième édition du « baromètre mensuel du crédit immobilier ». Globalement, expliquent les courtiers, les banques vont renchérir le prix des crédits pour compenser la récente hausse des taux souverains, provoquée par l’élection de Donald Trump et les craintes d’une remontée des taux de la FED et de la BCE.
Selon plusieurs courtiers, la hausse des taux immobiliers devrait être de 20 à 40 points de base d’ici la fin de l’année. « Toutes les bonnes choses ont une fin ». Les taux immobiliers sont arrivés à un seuil plancher, entre 1 % et 1,25 % pour les prêts à 20 ans, et que la hausse récente des taux à 10 ans des emprunts d’État français va conduire à celle des crédits immobiliers.
L’OAT s’est envolée
L’OAT à 10 ans a doublé en quelques jours (de 0,4 % à 0,8 %) avec l’élection de Donald Trump, explique Sandrine Allonier, directrice des relations Banques chez Vousfinancer. Si cette remontée est durable, les banques vont forcément s’adapter. Pour garder leur marge, elles vont remonter leur taux de crédit immobilier ». Même son de cloche chez Emprunt Direct. « C’est la fin d’une période. On va avoir un mouvement haussier dans les semaines à venir. L’OAT française a pris 40 points de base avec l’élection américaine, les taux vont remonter, le crédit va être plus cher. Si ce n’est fin novembre, ce sera en décembre », confirme Alban Lacondamine, président d’Emprunt Direct.
Le choc Donald Trump
La victoire du milliardaire a provoqué une flambée des taux souverains dans le sillage des obligations américaines, relèvent plusieurs courtiers. Les engagements de campagne de Donald Trump, baisse des impôts et grands projets d’infrastructures, inquiètent les marchés. Et même s’il est encore trop tôt pour dire si le nouveau président appliquera son programme, cette perspective fait grimper les taux. « La crainte d’une politique plus inflationniste a fait remonter les taux aux États-Unis, entraînant dans sa foulée les taux européens, confirme Alban Lacondamine.
Les tensions liées à l’élection de Trump se doublent de craintes sur un changement de politique des banques centrales. La Réserve fédérale américaine, qui a laissé entendre qu’elle devrait relever ses taux directeurs en décembre, pourrait en effet accélérer le resserrement de sa politique de taux. Pour s’adapter, la Banque centrale européenne pourrait en faire de même, et mettre fin à sa politique monétaire ultra-accommodante, avec pour conséquence de faire remonter les taux souverains français. Et même si “rien ne laisse présager d’un changement de politique de la BCE sur les taux directeurs”, explique la Centrale du financement, cette hypothèse renforce les craintes des marchés.